mercredi 12 juillet 2017

L'impasse

Pour arriver à son état actuel, le statut de la Nouvelle-Calédonie a suivi un chemin, mais il est clair aujourd'hui que ce chemin est une impasse.

Si on lit l'accord de Nouméa, on voit qu'il est rédigé pour mener progressivement à l'indépendance. C'est comme une allée qui se termine par un ravin infranchissable : le référendum.
En 1998, Tout le monde savait que la réponse au référendum serait "non au transfert des compétences régaliennes". Aujourd'hui, c'est encore plus clair. Je serais surpris que le oui obtienne plus de 20 % des voix. Les potentiels partisans de l'indépendance sont si peu motivés qu'ils ne se donnent même pas la peine de s 'inscrire sur les listes électorales. Même s'ils se donnaient la peine d'aller voter, il est totalement impossible que le oui l'emporte.
Il faut certes organiser ce référendum pour en constater le résultat mais il faut d'ores et déjà, réfléchir au nouveau statut car le statut actuel conçu pour être provisoire est rempli de contradictions.

La première question que doivent se poser les Calédoniens, c'est quelle solidarité, ils souhaitent avec les Français des départements. Nous allons parler de cette solidarité en terme économique, en terme de droit de vote et en terme d'emploi.

Si les Calédoniens ne souhaitent pas une solidarité économique, alors les Français des départements ne leur doivent aucune aide. Pour les compétences régaliennes, la Calédonie doit rembourser à la France le coût de ces compétences.
Si, par contre, les Calédoniens souhaitent une solidarité avec les Français des départements, il faut que les efforts des uns et des autres soient comparables. Il n'est pas possible de tolérer que les impôts soient beaucoup plus faibles en Calédonie qu'ailleurs. Il faut que les impôts soient les mêmes, que les prestations soient les mêmes et que l'indexation des fonctionnaires soient supprimée. La seule compensation qui pourrait être justifiée moralement serait celle du coût du transport des marchandises à l'importation comme à l'exportation. Si l'on faisait cela, il n'y aurait plus de raison structurelle pour que la vie soit plus chère en Calédonie qu'en métropole.

Si les Calédoniens ne souhaitent pas une solidarité en terme de droit de vote, et que seuls les citoyens calédoniens ont le droit de vote pour les élections provinciales d'où procède le parlement et le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, il faut supprimer aux citoyens calédoniens, le droit de vote au parlement français (députés et sénateurs).
Si par contre, les Calédoniens décident que tous les Français résidant en  Calédonie ont le droit de vote aux élections provinciales, il n'y a plus aucun problème. Et il y aurait une parfaite symétrie entre un Corse résidant en Calédonie et un Calédonien résidant en Corse (comme Christian Karembeu).

Si les citoyens calédoniens ne souhaitent pas une solidarité en terme d'emploi, ils doivent sortir de l'Europe. La France et l'Europe seraient fondés à les considérer comme des étrangers du point de vue de l'emploi. En l'état actuel, la priorité à l'emploi local est contraire au traité de Rome et l'Europe et la France ne devraient pas tolérer une pareille exception. Pour moi, la priorité à l'emploi est compatible avec l'indépendance, pas avec une Calédonie qui reste dans la France et l'Europe.

Il appartient aux Calédoniens de décider s'ils veulent ou non être solidaires des Français des départements.
Les indépendantistes ont essentiellement pour électeurs des personnes qui auraient tout intérêt à la solidarité financière et les plus riches, qui n'ont pas intérêt à cette solidarité, votent en très grande majorité pour des formations loyalistes. C'est paradoxal.

Christian Bernardi

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