Je voudrais saluer
le discours que vient de faire d’Emmanuel Macron à Bastia. C’est
un très grand discours. L’intégralité du
discours se trouve ici :
https://www.youtube.com/watch?v=Tqj67C8a-SY
Tout est dit, et
très bien dit. Le président de la République a dit ce qui est
possible de faire pour que la Corse reste dans la République
française, essentiellement une large autonomie, la mention de la
Corse dans la constitution et surtout ce qui est impossible de
faire : un statut de résident Corse.
« Je dois être très
clair : la mise en œuvre d’un statut de résident serait contraire
à notre Constitution et à notre droit européen. Créer un nouveau
statut de résident suppose de sortir de la République et de
l’Europe. C’est une impasse juridique »
Sur les finances
locales, il a dit :
"Une liberté
pourrait être donnée à la Corse de mettre en oeuvre de nouvelles
taxes locales dans le cadre de l’évolution institutionnelle que
j’appelle de mes vœux, mais là aussi nous devons être lucides : Plus il y aura de fiscalité transférée moins il y aura de
dotations. Etre autonome, c’est assumer ce choix. Comment
souhaiter une autonomie fiscale et, en même temps demander encore
plus à la solidarité nationale ? Comment vouloir que la ressource
fiscale soit affectée à un territoire et demander la solidarité
nationale pour la dotation ? Ça n’existe pas. Je ne
connais pas de finances magiques. Il n’y a pas de République
magique non plus. Il faut que nous soyons collectivement
conséquents. Si des formes de fiscalités locales peuvent être
imaginées, elles iront avec des baisses de dotations parallèles. On
ne peut pas souhaiter que le produit des impôts en Corse reste en
Corse, et ne pas garantir la même chose à d’autres régions."
J’étais inquiet
pour la Corse, territoire que j’aime pour y avoir passé de
nombreuses vacances et qui est à l’origine de ma famille. Me
voilà rassuré.
Par contre, je ne
suis toujours pas rassuré pour la Nouvelle-Calédonie.
Il est extrêmement
probable que la pleine indépendance ne soit pas acquise à l’issue
des référendums. Il faudra pourtant sortir du statut actuel qui est
contradictoire et transitoire.
Emmanuel Macron aura
la lourde tache de dire : « Je dois être très clair : le
maintien d’un statut de citoyen Calédonien serait contraire à
notre Constitution et à notre droit européen. Maintenir ce statut de
citoyen Calédonien suppose de sortir de la République et de
l’Europe. »
La question que
l’état français devrait poser par référendum (après les
référendums sur les compétences régaliennes), est celle-ci
« Voulez-vous maintenir le statut de citoyen Calédonien, la
protection de l’emploi local et abandonner la citoyenneté
française et européenne ? »
Emmanuel Macron
n’est pas responsable du statut actuel de la Nouvelle-Calédonie
mais il est le président qui accompagnera la sortie de l’accord de
Nouméa, c’est-à-dire la sortie du statut ambigu de la
Nouvelle-Calédonie. On connaît la maxime du cardinal de Retz : «On
ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment. »
C’est pourquoi je
souhaite beaucoup de courage à Emmanuel Macron et beaucoup de
courage et de lucidité aux Calédoniens.
Christian Bernardi
Christian Bernardi