Invité du journal télévisé du dimanche 28 septembre, Philippe Gomès s’est lâché contre la France.
La France ne donne pas assez aux Calédoniens. C’est pourtant 3 milliards d’euros pour 2024 et autant pour 2025. Philippe Gomès a fait la comparaison avec Mayotte qui aurait reçu plus et trouve cela scandaleux. Mayotte est un département français, les impôts et taxes payées par les Mahorais vont alimenter le budget de la France. Les cotisations sociales payées par les Mahorais vont alimenter le budget de la protection sociale française. Il est normal que la solidarité nationale joue à plein. La Nouvelle-Calédonie est indépendante financièrement. Les impôts, taxes, cotisations sociales des Calédoniens et des entreprises Calédoniennes vont alimenter les budgets des institutions Calédoniennes (Gouvernement, Provinces, Cafat…). De plus, les Calédoniens sont beaucoup plus riches que les Mahorais. Ils sont d’ailleurs aussi plus riches que les français de métropole. Le Pib par habitant est comparable à celui des métropolitains et le patrimoine par habitant est très supérieur, notamment le patrimoine foncier.
Enfin, la situation catastrophique de Mayotte est due à des causes extérieures (cyclone et immigration comorienne) alors que la situation de la Nouvelle-Calédonie est due aux Calédoniens.
Il est vrai que pour Philippe Gomès le principal responsable des émeutes de 2024, n’est pas l’UC et son émanation la CCAT. "Si on est dans cette situation, c'est d'abord la faute de l'État. C'est l'État qui n'a pas su nourrir le dialogue politique pour éviter le 13 mai. Et c'est en plus l'État qui a été incapable de préparer les forces de l'ordre en nombre suffisant." Curieusement, il ne revendique pas le transfert de la compétence du maintien de l’ordre à la Nouvelle-Calédonie. Pourtant, d’après lui, les Calédoniens auraient fait beaucoup mieux. En tout cas, le maintien de l’ordre en Nouvelle-Calédonie est financé par tous les français sauf les Calédoniens. Et les gendarmes qui sont morts pour la Calédonie étaient des métropolitains.
Donc, pour Philippe Gomès les français de métropole ont juste le droit de payer pour la Nouvelle-Calédonie. Quant à ces Français qui, comme moi sont venus s’installer en Nouvelle-Calédonie après 1998, c’est normal qu’ils n’aient pas le droit de vote en Nouvelle-Calédonie. Le gel du corps électoral s’est fait en 2007 par une révision de la constitution. Il n’y a pas eu alors beaucoup d’hommes politiques calédoniens qui se sont opposé à ce gel mais Philippe Gomès s’est particulièrement distingué, comme en témoigne cet article : https://afrnc.over-blog.com/article-6756571.html
Philippe Gomès qui n’avait rien fait pour empêcher le gel du corps électoral en 2007, continue à ne rien faire pour le dégel.
Il y a 19 signataires de l’accord de Bougival, mais aucun représentant des exclus n’était présent à Bougival. C’est normal puisque ce sont des exclus du droit de vote. Ils n’ont pas à être représentés.
Comme Philippe Gomès, beaucoup de Calédoniens non-indépendantistes continuent de considérer que les exclus doivent rester exclus. Ils sont aussi d’accord avec la discrimination face à l’emploi. C’est leur droit, mais personnellement je n’accepte pas de les considérer comme des compatriotes. La double nationalité déséquilibrée, prolongement de la double citoyenneté déséquilibrée est une escroquerie intellectuelle. Pour cette raison, en tant que Français, je suis contre l’accord de Bougival.
On ne me demandera pas de voter sur cet accord, comme on ne demandera pas non plus leurs votes aux Français de métropole qui s’endettent pour permettre aux Calédoniens d’avoir un niveau de vie très supérieur à ce qu’ils auraient sans eux.
Christian Bernardi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire