vendredi 17 mai 2024

Le pari perdu du FNLKS

 


L’infographie ci-dessus a été produite par le journal « Le Monde » d’après les données de l’ISEE.

Les données de l’ISEE sont ici : https://www.isee.nc/population/recensement/communautes. On peut charger le fichier qui a permis de faire cette infographie. C’est celui-ci:
https://www.isee.nc/component/phocadownload/category/278-donnees?download=873:l-evolution-de-la-population-par-communaute-d-appartenance

Une lecture superficielle de cette infographie peut laisser penser que si les kanaks ne sont plus majoritaires en Nouvelle-Calédonie, c’est parce que la Calédonie a été envahie par d’autres ethnies, principalement par les métropolitains. On aurait assisté ainsi au grand remplacement. (Thème cher au FN en métropole). Le journal « Le Monde » l’attribue au boom du Nickel qui a eu lieu entre 1969 et 1972.

Toutefois l’ISEE donne aussi l’évolution de la population en indiquant pour chaque année de 1965 à 2022, le solde naturel et le solde migratoire. C’est dans cette page
https://www.isee.nc/population/recensement/structure-de-la-population-et-evolutions

et c’est ce fichier
https://www.isee.nc/component/phocadownload/category/194-structure-de-la-population-et-evolutions?download=2030:evolution-de-la-population

On voit bien le boom du nickel mais on constate que la population est passée de 88 000 habitants au 1er janvier 1965 à 270 526 habitants au 31 décembre 2022 avec un accroissement naturel de 169 418 personnes et un solde migratoire pratiquement négligeable de 13 108 personnes.

Il y a un paradoxe qu’il faut bien expliquer, d’autant plus que l’on sait que les kanaks ont plutôt plus d’enfants que les européens.

Mon explication est la suivante. L’ethnie d’une personne est déclarée par la personne. On ne fait pas de test ADN pour attribuer une ethnie. Or la population Calédonienne est extrêmement métissée et de plus en plus métissée et ces métis refusent souvent de se dire Kanak ou européen. On les retrouve dans la catégorie « autres » qui a spectaculairement augmentée. Ce déclin de la part des kanaks est simplement le corollaire de l’augmentation du métissage. Il est probable que ces métis sont presque tous non-indépendantistes. En 1998, le pari du FNLKS était que la population calédonienne serait beaucoup plus indépendantiste en 2020 qu’en 1998. Ce pari est perdu à cause du métissage. Et la stratégie qui consiste à miser sur le départ des européens auquel on assiste aujourd'hui n'aura aucun effet pour les mêmes raisons.

Enfin, on peut remarquer que pour voter aux référendums, il fallait être arrivé avant 1988 et cette règle reste en vigueur. Pour voter aux provinciales, il faut être arrivé avant 1998. Le projet de modification de la constitution ramène, de fait, cette limite à 2014 pour les provinciales mais ne peut avoir aucune influence sur les référendums.


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