J’ai réagi très négativement à la proposition d’indépendance-association, présentée par Emmanuel Valls. Pourtant, en y réfléchissant plus longuement, je crois que c’est la moins mauvaise solution pour les Calédoniens. Et c’est aussi, la moins mauvaise solution pour l’état Français.
Oui,
c’est d’abord un projet d’indépendance de la
Nouvelle-Calédonie. Les Calédoniens ont voté par 3 fois contre
l’indépendance et donc cela paraît anti-démocratique de leur
imposer l’indépendance contre leur gré. Mais, le projet
d’aujourd’hui est sensiblement différent du projet sur lequel ils ont voté par 3 fois.
La première différence fondamentale est
que les Calédoniens conserveront la nationalité Française alors
que dans le document « Conséquences du oui et du non » il était clairement indiqué que les Calédoniens ne conserveraient
pas la nationalité Française en cas du vote oui.
Une deuxième
différence est que lors du vote des 3 référendums, le transfert
des compétences régaliennes se faisait brutalement alors que la
Nouvelle-Calédonie n’est pas prête à assumer ces compétences.
C’est pour cette raison, que l’éveil Océanien a préconisé le
non aux référendums alors qu’il est d’accord avec le projet
d’indépendance-association. Dans ce projet, la Nouvelle-Calédonie
délègue à l’état les compétences régaliennes. Certes la
Nouvelle-Calédonie pourra retirer cette délégation à tout moment,
mais elle pourra aussi garder cette délégation de compétences tant
qu’elle le jugera nécessaire. Cela peut durer très très très
longtemps. Cela m’étonnerait que les Calédoniens votent, un
jour, pour retirer à l’état la compétence sur la monnaie, par
exemple.
La
Nouvelle-Calédonie peut-elle rester avec le statut actuel ? Je
ne le crois pas. Le déclin économique de la Nouvelle-Calédonie a
précédé le 13 mai. Le peu de confiance qu’avaient les
investisseurs avant le 13 mai, s’est complètement évanoui après
le 13 mai et il ne peut pas revenir sans un nouveau statut accepté
par tous. Ce statut doit avoir la confiance des Calédoniens mais
aussi celui des investisseurs extérieurs.
Tout
le monde l’a répété, sans un accord global on ne peut pas
espérer rétablir la confiance et l’économie.
Quelles sont les voies possibles pour la Nouvelle-Calédonie ?
1 - Devenir un département comme les autres. A par moi, personne n’en veut.
2-
Le statut actuel. Il est bancal car il a été conçu comme
provisoire. Il y a beaucoup d’incohérences, notamment par rapport
à l’Europe. Par exemple, les lois sur l’emploi local sont
contraire à l’appartenance à l’Europe.
Les
restrictions sur le corps électoral ne sont pas acceptables. Elles
ont été été conçues comme provisoire comme le statut actuel de
la Nouvelle-Calédonie.
Il
y a aussi l’impossibilité de réformer, notamment les retraites.
3- La partition de la Nouvelle-Calédonie. C’est presque impossible à réaliser notamment à cause de la situation du Mont-Dore et de la tribu de Saint-Louis. Et, il ne résout rien sur les problèmes économiques.
4-
Le projet présenté par Emmanuel Valls qui reste le moins mauvais.
La Nouvelle-Calédonie devra tout de même se réformer profondément.
On ne pourra pas conserver des retraites à 60 ans, l’indexation
des fonctionnaires et autres dépenses extraordinaires assurées in
fine par la France. Ces révisions douloureuses seront nécessaires
dans tous les cas.
Enfin, si c’est la volonté de la France que la Nouvelle-Calédonie aie ce nouveau statut, les Calédoniens ne pourront pas s’y opposer. Si le parlement français réuni en congrès décide que l’indépendance association sera le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie, les Calédoniens n’ont strictement aucun moyen juridique de s’y opposer. Et les moyens politiques me paraissent extrêmement faibles. Les Français de métropole seront très probablement d’accord pour ce ne nouveau statut.
Il est même probable que si on faisait voter tous les Français, ils choisiraient l'indépendance pure et simple de la Nouvelle-Calédonie parce que, du point de vue financier, la Nouvelle-Calédonie est un boulet pour la France.
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