samedi 6 janvier 2018

La petite nation dans la grande : Un slogan mensonger

Un état est constitué de territoires et d'une nation. Les territoires ont une certaine dose d'autonomie. Tous les membres de la nation ont exactement les mêmes droits dans chacun des territoires. C'est la définition même de la nation.
Par exemple, dans un état fédéral, il y a des compétences au niveau fédéral, et des compétences au niveau de chaque état membre, mais les individus qui habitent cet état fédéral ont tous les mêmes droits. Si un américain qui habite en Floride déménage en Californie, il devient instantanément un Californien et a les mêmes droits que tous les autres Californiens.
C'est pourquoi l'on parle de nation américaine et pas de nation californienne.

A ce jour, la France est composée de différents territoires tels que la Corse, la Guadeloupe, Wallis, l'Alsace. Chaque territoire est petit par rapport à la France. C'est donc une vision très bizarre de considérer qu'il y a d'une part une grande nation et d'autre part la nation calédonienne qui serait une petite nation. Un habitant de Saint-Pierre-et-Miquelon, pourrait aussi considérer qu'il y a une grande nation, la nation française (qui inclut les Calédoniens) et une petite nation, celle de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Pourtant, il est vrai qu'il y a aujourd'hui une nation calédonienne car, depuis 1946, tous les Calédoniens faisaient partie de la nation française, mais en excluant les français originaires des autres territoires de la république, ils ont constitué une nouvelle nation qui n'est absolument pas dans la nation française, mais à coté.
Puisque je suis un étranger en Nouvelle-Calédonie, il est conceptuellement impossible que je considère un Calédonien comme un compatriote.
Les 2 principales discriminations envers les français sont les règles de l'emploi local et le vote aux élections provinciales.
De ce fait, la Nouvelle-Calédonie n'est plus un territoire de la nation française. Si les Calédoniens veulent réintégrer collectivement la nation française, il faudrait qu'ils abolissent, au moins, ces deux discriminations.
Il est temps que la nation française comprenne que cette situation ne peut pas être prolongée, sauf à courir le risque de son démantèlement. Par exemple, les autonomistes corses pourraient évidemment demander un statut proche de celui de la Nouvelle-Calédonie et demander la création de la citoyenneté corse avec des mécanismes d'exclusion par rapport aux non-corses.

Attention, cette notion de nation n'a aucun rapport avec les compétences exercées au niveau de chaque territoire et donc, a priori, cela ne devrait avoir aucun rapport avec le référendum de 2018.

L’État français n'a pas à dire aux Calédoniens comment ils veulent être gouvernés et quelles compétences ils souhaitent exercer. Par contre, il doit dire à quelles conditions les Calédoniens peuvent rester dans la nation française. Pour moi, ces conditions ne sont plus réunies.

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